Un désintérêt de la politique ?

Publié le par DRJP

     A chaque bilan post-électoral, on a l'occasion de déplorer l'importante croissance du taux d'abstention.
Manque d'intérêt pour la politique? Manque de confiance envers la classe politique? Manque de civisme? Manque d'esprit démocratique? Des conclusions souvent évoquées. Néanmoins cela signifie-t-il pour autant un désintérêt pour la chose publique et un refus de s'engager ?...


     La politique, c'est s'intéresser à l'organisation du pouvoir dans l'Etat, autrement dit c'est s'occuper des questions publiques. C'est mener une réflexion personnelle sur la structure de la société. Et, curieusement, on perçoit un rejet de cette préoccupation par un certain nombre de citoyens.


     En effet, beaucoup tiennent le discours suivant : « je m'en fiche de la politique, cela ne m'intéresse pas...». Pourtant ce sont ces mêmes qui débattent avec des amis, la famille ou au travail, des événements liés à l'actualité ou à l'histoire comme l'esclavage, les sifflets contre la Marseillaise ou encore l'élection de Barack OBAMA..., confrontant leurs avis et refaisant le monde...


     Cette incohérence s'explique par la suite du propos « ...la politique, ça ne sert à rien, on ne changera rien ». Celui-ci est globalisant dans sa forme certes, mais sous-entend autre chose. Cette remarque atteste bien d'une prise de position politique, en dépit d'un profond découragement. En effet la seconde partie de la réplique met en accusation implicitement les responsables politiques qui ne diffèreraient pas dans leur action malgré la pluralité des partis. On constate que le discrédit s'adresse à cette classe politique, seulement, et pas au domaine en tant que tel. On doit brièvement distinguer ces deux éléments, afin de ne pas entretenir l'amalgame.

      Cette nuance est essentielle, étant donné qu'elle nous indique la direction à prendre et nous permet donc de cibler les destinataires de cette hostilité. En effet, on voit bien que les opinions de chacun sont intactes mais la volonté de se battre pour les défendre est faible, très faible. C'est pourquoi, à travers ces réactions, on discerne un discours fataliste conséquence du mépris total de nos revendications de la part des élus.
Néanmoins, cette auto-exclusion est la pire des postures. Non seulement elle empêche l'expression de ses idées, mais encore elle accroît le mépris déjà exercé par ces mêmes responsables parlementaires. En effet, des politiques ne se préoccupent que des échéances électorales. Voila pourquoi ils considèrent uniquement les électeurs qui leur apporteraient la majorité nécessaire.

      De ce fait, le rôle des plus politisés est majeur. Il vaut mieux éviter de s'improviser donneur de leçon, de faire mine d'arrogance ou de sombrer dans des raccourcis culpabilisants du type « il y en a qui se sont battus pour nos droits, et toi tu ne votes pas, tu ne respectes pas ces anciens et la démocratie ... », balayant par là même, les causes de ce boycott. Il est en effet préférable d'adopter une démarche pédagogique dans l'intention de motiver les déçus. Chacun a son histoire. Son chemin et son parcours devra être considérés sans jugement de valeur. Cette méthode semble la plus productive.


     Effectivement, nous sommes face à un cercle vicieux où d'un côté certains ne participent pas ou plus à la vie politique en raison d'un manque d'estime évident pour les élus, de l'autre, on ne prend pas en compte une partie de la population qui n'apporterait aucune garantie électorale. Quoi qu'il en soit, en continuant dans ce sens rien ne pourra évoluer. Nous devons adopter une position différente, tenter la participation au processus démocratique. Toutefois, chaque citoyen déçu devra affirmer avec détermination que son vote a des exigences. Forcément, le candidat s'adaptera afin d'être choisi. Ces mêmes citoyens devront demeurer vigilants durant le mandat de l'heureux élu. Ce dernier saura qu'il sera sanctionné en cas d'impopularité.

      Certes, pour être entendu, il faut évidement exister. Et ce n'est pas à titre personnel qu'on peut déterminer une politique. En effet, c'est quand on représente un pourcentage électoral non-négligeable qu'on peut dicter ses modalités. Or, le potentiel est souvent présent sans pour autant être palpable. En dépit de toutes les bonnes volontés, les initiatives sont fréquemment isolées et marginalisées. Le défi est de faire converger toutes ces révoltes dispersées (artistiques, intellectuelles et physiques) en une revendication politique cohérente et visible, définie à partir de principes fondamentaux.


     Ce rapport de force est nettement à notre portée si tant est qu'on veuille se donner les moyens de le construire. Avec de la confiance, de la patience et encore de la patience, nous pouvons y croire...

Adel
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D
La plupart des gens,(je vais surtout parler des jeunes) portent un désintérêt de la politique car ils ne se sentent pas concerner, ou ça ne leur empêchent pas dormir ou alors qui en ont tout simplement rien a faire, et d'autres qui pensent, peut importe le gouvernement ça ne changera rien à leurs problèmes.C'est vrai que le langage politique est pas forcément évident à comprendre,et c'est comme ça qu'ils essaient de nous rassurer,manipuler tous en employant des termes très loin de notre vocabulaire.Mais enfaite pourquoi la politique s'intéresse si peut aux jeunes?!!? Mais bon vu les derniers événements qui se sont passés aux dernières présidentielles,j'espère que les jeunes s'intéresseront d'avantage au gouvernement car c'est bien beau de manifester dans la rue, mais il faut avant tous s'exprimer dans les urnes !!! <br /> Et Franchement Adel Mach'Allah pour tes articles,continue dans cette voie-la, je te souhaite, enfin je vous souhaite bon courage pour votre blog.
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